bici-doble: 4. Le Noroeste argentin: de Mendoza à Salta

Retour à Mendoza où vint le moment de la parilla (grillades argentines) et des adieux... Ce fut aussi le moment des retrouvailles avec notre tandem abondonné durant presque un mois sur la terrasse de l'hôtel Confluencia. Tout de suite, nous avons du nous adapter à un nouveau changement de température: près de 45°C à l'ombre et une pause forcée de 10h du matin à 18h pour ne pas rôtir... Les 4 premiers jours de vélo nous ont demandé une sacrée discipline pour être sur la route à 6h du matin et profiter de rouler au lever du jour avant que le soleil ne prenne trop de hauteur. Et la nuit, ça ne baissait pas en dessous de 30°C! Heureusement, en entrant dans la vallée fertile et les parcs de Ischigualasto et Talampaya, le temps a changé, faisant même place aux orages.

Petite surpise en fin de nuit, lorsque nous avons été réveillés par le bruit de l'eau: notre emplacement de tente s'est trouvé entouré par deux anciens bras de rios réactivés par l'orage. Ce fut le démontage de tente le plus rapide! Après l'eau, le feu: la pompe neuve de notre réchaud à essence MSR a décidé de fuir, provoquant une boule de feu et manquant de mettre le feu à la table du camping. Plus de peur que de mal, heureusement, mais une confiance bien errodée en notre matériel après avoir déjà entendu deux histoires similaires.

Nous avons été totalement surpris par la verdure du nord argentin, nous qui croyions que ce serait sec, minéral et très chaud. Nous avons vu beaucoup de verdure, un peu de jungle avant Salta, des champs de tabac, des palmiers, des milliers de perroquets vert-pétant...et de la pluie presque chaque soir/nuit (heureusement pas trop la journée). Nous aurons eu de sacrées variations de température...et d´hygromètrie sur ce premier bout de trajet!

Nous arrivons à 2'000 km au compteur et terminons ainsi une première belle étape de cette Argentine si accueillante pour faire du vélo (peu de trafic, plein de campings ou des coins chouettes pour camper sauvage, suffisamment d'eau, des paysages superbes et variés, et des routes souvent très bonnes).

Et toujours les mêmes questions qui reviennent:

- vous venez d'où à vélo? de quel pays êtes-vous?

- vous allez jusqu'où?

- est-ce que les deux pédalent? et qui conduit?
- il pèse combien le vélo? et les bagages? vous transportez tout avec vous?

Nous avons aussi croisé quelques cyclo-voyageurs au long cours durant cette étape...et le premier tandem couché-debout en route depuis Quito!

Notre tandem a tenu bon pour tout ce trajet et nous sommes enchantés de la remorque extra-wheel que nous ne remarquons même pas en roulant. Nous pensions être à l'abri des crevaisons après presque 1'500 km sans soucis. Mais c'était sans compter avec les célèbres épines argentines que Pierre connait bien et avec lesquelles nous avons maintenant aussi fait connaissance.