2. Les premiers tours de roues : Valparaiso-Mendoza

L'arrivée au port mythique de Valparaiso symbolisa la fin de notre épopée en mer mais surtout le début de notre périple en tandem. Tout s'est soudainement accéléré. En l'espace de quelques minutes (le temps de descendre du bateau et de franchir la douane), nous sommes passés des saucisses allemandes aux empanadas. On retrouvera tout à coup un sol dur sous nos pieds, des odeurs, des couleurs, de l'espace, du bruit, la foule... Quand on dit qu´en voyageant lentement, on s'habitue progressivement au changement., réduisant ainsi le "choc" de l'arrivée... c'est finalement assez relatif. 

Les sacoches nettoyées (un yogurt avait éclaté dans nos affaires) et réinstallées, on put enfin quitter le port joyeusement sur notre tandem pour partir à la recherche d'un hébergement. Nous avons immédiatement été séduits par Valparaiso: des petites ruelles pentues (comme on les aime à Lausanne), des centaines de fresques colorées, une vue sur la mer à couper le souffle, un passé glorieux encore bien présent avec les "ascensores", petits funiculaires en bois qui permettent d'accéder rapidement au sommet des petites collines qui surplombent la ville. Nous avons aussi eu la bonne surprise de rencontrer Petra qui passait deux jours à Valparaiso avant de partir pour l'Aconcagua.

Après quelques jours de visites et de préparatifs, nous étions vraiment impatients de resortir la "bête". Nous avons donc quitté notre petite auberge le 3 décembre 2010 pour faire nos premiers tours de pédales en direction des Andes. Rapidement, la température agréable de Valparaiso a cédé la place à la chaleur et aux cactus. Puis ce fut une sérieuse montée en partant du bord de la mer jusqu'au Cristo Redentor, le col à 3800m qui fait la frontière avec l'Argentine. Par chance, une grêve des camionneurs parfaitement synchronisée avec notre arrivée nous a permis de savourer cette belle traversée.


La route se transforme en piste pour les derniers 800 mètres de montée qui évitent le tunnel routier. Nous sommes tout seuls car un gros névé sur la route empêche tout autre véhicule de passer. Le paysage est entièrement caillouteux à cette altitude.  Du haut du col, nous avons une vue plongeante sur les Andes argentines et leurs glaciers. Nous apercevons même l'Aconcagua coiffée d'un lenticulaire caractéristique. Nous passons par Puente del Inca où les sources thermales et le pont sont fermés depuis 2005, à notre plus grand regret. Nous poursuivons la descente entre 60 et 70 km/h, avec un vent dans le dos qui nous emporte en un rien de temps jusqu'à Uspallata, véritable oasis au milieu de ce désert minéral. On se croirait au Ladakh ou au Tibet, tant les roches sont plissées et colorées. On nous explique que c'est ici qu'a été tourné le film 7 ans au Tibet. On décide ensuite d'éviter le trafic en prenant une piste qui passe par un col à 3000m pour rejoindre Mendoza.

Nous avons droit à la neige, le jour de notre arrivée à Mendoza alors qu'il faisait encore 38°C une semaine auparavant. Nous aurons appris à changer d'équipement au gré des variations de températures plutôt extrêmes...10 jours de vélo, un bon test pour le moral et pour les mollets et surtout, que du bonheur quand au choix de l'itinéraire (merci Reynald pour les infos)!

Valparaiso




Eteins la télévision, vive ta vie 

Maison de l'écrivain Pablo Neruda

Sortie du bateau, nous roulons à bicyclette à la recherche d'une auberge au centre-ville

Après nos deux premières journées à vélo, nous décidons de grimper au sommet de la Campana

La même semaine, un col à 3'800 mètres d'altitude nous attend

Il nous faudra 2 jours et quelques petites heures pour atteindre le col du Cristo Redentor 

Le col n'est plus très loin...

... mais nous décidons de camper là pour profiter du calme et de la beauté des lieux 

Et le lendemain, matin, c'est parti pour la descente vers Puente del Inca et Uspallata 

Uspallata, un véritable oasis au milieu d'un somptueux paysage minéral